Emplacement de l’œuvre dans l’édifice : Sous la rosace de Sainte Anne éducatrice de la Vierge
Description : Maquette de la corvette trois mâts carré l’Ange Gardien. Coque : en vert sous la ligne de flottaison, en noir au-dessus avec une bande blanche au niveau de la batterie. Armement : une batterie de douze sabords de chaque côté. Pont : sans superstructures. Mâture : quatre vergues et une hune à chaque mât ; grand pavois sur chaque mât ; pavillon tricolore à l’extrémité du grand mât.
Inscription : Ange-Gardien (à l’arrière, lettres blanches sur fond noir, encadrées d’un liseré blanc, avec un motif dessiné au-dessus).
Siècle de création : 18e ou 19e siècle
Entre 2010 et 2014, cet ex-voto, en mauvais état, avec des pièces abimées et parfois cassées, a été restauré par Jean-Yves Mazéas (1937-2022) maquettiste naval et d’arsenal. Dans le journal Ouest-France du 11 septembre 2014, il nous disait : « J’offre mon travail à la ville de Séné. Je réalise cette rénovation pour ma commune et j’y ai pris beaucoup de plaisir. Je me mets à la place des gens qui ont passé de mauvais moments en mer et je veux leur rendre hommage ».
Selon le site du Ministère de la Culture (https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56001230) cet ex-voto se trouvait dans la tribune sous la cloche avant que les vitraux en verre transparents (dit « verre blanc ») soient remplacés par les vitraux représentant la chapelle de Kerarden dédiée à Notre Dame de Bon Voyage.
Sur la photo extraite de ce site, il est sur des brancards pour être porté en procession.
Les ex-voto marins que l’on rencontre dans les églises et chapelles du littoral français, ont en général été offerts par des marins ayant connus des fortunes de mer diverses en guise de remerciement.
Dans l’église Notre-Dame-la-Blanche de l’île d’Hoedic, une maquette ayant le même nom y est exposée.
Les archives paroissiales de cette église, ont conservé la trace du versement effectué en 1879 de 433 F « pour un navire » au menuisier de Lorient Guillaume-Alphonse Le Brun, le même qui fournissait dans le même temps les statues et le nouveau mobilier de cette église, et aussi de celle de Séné.
À Hoedic, c’est donc une maquette de commande, réalisée par un atelier spécialisé dans l’art religieux, mais dont le père était quand même sculpteur de marine à l’arsenal de Lorient. Elle était sans-doute destinée à participer aux processions des fêtes, pardons et pardons de la mer, mais ne mérite pas d’être désignée sous le nom d’ex-voto.
On pense qu’il s’agit d’un bâtiment du XVIIIe (?), l’Ange Gardien, un nom bien approprié à sa fonction actuelle. Sa coque semble taillée en plein bois, et assez grossièrement ; de faux sabords sont peints, comme sur les navires de commerce qui feignaient être équipés de canons. Son nom est inscrit à l’arrière. Il est gréé en trois-mâts barque, le mat d’artimon ne portant pas de hunier, mais pouvant hisser une brigantine à corne, voire une flèche.
Un trois-mâts nommé Ange Gardien est signalé, en 1856 à 1866. Un brick Ange Gardien de Saint-Malo est enregistré au Bureau Veritas
Si le navire dont la maquette est exposée à Hœdic n’a pas existé, son nom est néanmoins plausible.